• Devant la préfecture, Jean Michel a dit :

     

    Le président de la république remplace un ministre de l’intérieur par un autre mais tous deux utilisent le même discours xénophobe, tous deux désignent les coupables des maux de notre société : les étrangers.
    M. Guéant qui est à la droite extrême du président renchérit sur le récent discours raciste de deux députés UMP et déclare que « les français à force d’immigration incontrôlée ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux. »
    Je voudrai d’abord lui rappeler que lui, avec d’autres, est à l’origine des 5 lois en 7 ans sur l’immigration. La dernière, dite loi Besson, a été adoptée le 15 mars par le Parlement. Elle est la plus répressive, voire criminelle surtout en ce qui concerne les étrangers malades. Le déni de droit d’asile par la création de « zones d’attente fictive », l’allongement de la durée de rétention et les entraves au contrôle du juge, la mesure de bannissement sous la forme d’une « interdiction de retour », la chasse aux Roms la mise en place d’un internement administratif de très longue durée de « présumés terroristes » aggravent la politique de la peur et du rejet, qui fait des étrangers des boucs émissaires alors qu’ils vivent ici, travaillent ici et partagent notre vie de tous les jours.
    Je voudrai aussi lui dire que lui, avec d’autres, il est à l’origine d’une politique du chiffre, du rendement en ce qui concerne les quotas d’expulsion d’étrangers, chaque ministre essayant de faire mieux que son prédécesseur.
    On sent bien là qu’on est entré en campagne électorale pour la présidentielle. Et que la promesse de l’actuel président, faite pendant sa première campagne, d’aller chercher chaque voix du FN est toujours d’actualité. A cela la représentante du FN ne s’est pas trompée et elle a offert une carte de son parti au ministre. Pourquoi pas au président ?
    Si nous sommes rassemblés ici devant la préfecture et d’autres à Bergerac devant la sous préfecture, c’est à l’appel du collectif « Non à la xénophobie et à la politique du pilori », qui a mobilisé le 4 septembre 2010 plus de cent cinquante mille citoyennes et citoyens, dans toute la France, à des manifestations contre la « loi Besson », qui traduit en actes l’orientation xénophobe du « discours de Grenoble ».
    Nous voulons dénoncer ce discours, violent, qui va de surenchère en surenchère. Nous attendons que soient pris en compte, en Dordogne, les dossiers des étrangers qui sont en attente depuis des mois qu’ils soient réexaminés en vue d’une régularisation que cessent les atteintes aux droits, les peurs et les vies détruites d’enfants, de femmes et d’hommes.
    Nous appelons l’ensemble des forces démocratiques à exiger qu’au lieu de faire des étrangers les cibles d’une politique discriminatoire, les gouvernants actuels, qui n’ont que trop coopéré avec les despotes dans la chasse aux migrants, répondent enfin à l’urgence de solidarité internationale avec les peuples libérés sur l’autre rive de la Méditerranée.
    Ce monde n’a pas besoin que des lois renforcent les peurs et les haines xénophobes. Il a besoin que des politiques ouvertes sur l’avenir fassent triompher les valeurs universelles qui doivent être celles de la République : celles de la démocratie, de l’égalité en droits et en dignité des êtres humains, celles de la liberté pour tous les peuples.

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