• Un témoignage, au cas où vous en auriez besoin !

    Un autre 21 juin

    Et encore un autre !

    Et une traversée à risque :

    Les policiers ont-ils cherché un prétexte pour contrôler l’identité de Josiane ? La Géorgienne, sans papier, est, depuis, assignée à résidence.

    L'association RESF (Réseau Éducation sans frontières) parle d'une discrimination manifeste à propos de cette amende qu'a reçue Josiane (*), le 12 avril. « On lui demande de payer 5,60 €, c'est-à-dire une amende forfaitaire majorée, parce qu'elle aurait, le 24 janvier, à 15 h 40, à Tours, traversé la rue Monseigneur-Marcel hors du passage-piéton », rapporte Patrick Bourbon, militant à RESF. Il se trouve que Josiane est sans papier et que la date du 24 janvier, indiquée sur l'amende, correspond précisément au moment où des agents de la police nationale ont contrôlé son identité. « Elle sortait de la Croix-Rouge, ajoute Patrick Bourbon. Comme elle n'avait pas de papiers, et qu'elle était sous le coup d'une obligation de quitter le territoire français, cette dame, Géorgienne, déboutée du droit d'asile, a été conduite au commissariat de Tours et placée pendant quatre heures en garde à vue. Après quoi, elle a été envoyée au centre de rétention du Mesnil-Amelot pendant dix jours. »
    Là, elle a entamé une grève de la faim. Depuis, elle a été libérée, mais elle est assignée à résidence. RESF estime que cette traversée hors du passage n'était « qu'un prétexte pour contrôler ses papiers et l'arrêter »." Il faut une base légale pour demander les papiers " Au commissariat de Tours, on ne veut pas « entrer dans la polémique ». Traverser une rue en dehors d'un passage-piéton est effectivement une infraction prévue par l'article R 412-43 du code de la route et punie d'une amende de 4 €. Est-ce que les policiers verbalisent régulièrement les Tourangeaux pour cela ? « Rarement. Quand on le fait, c'est que cela se passe mal. On rappelle la règle. Si le ton monte, on verbalise. »
    Ce policier ne peut pas s'exprimer sur le contrôle de Josiane, datant du 24 janvier : « Il est vrai, de toute façon, qu'on ne peut plus contrôler les papiers d'identité sans un élément nous autorisant à le faire. En l'occurrence, la base légale de ce contrôle, c'est cette infraction prévue par le code de la route. »


  • Une petite fille en pleurs dans une ville en pluie

     « Elle a 5 ans, un joli manteau violet et de chouettes baskets noires et violettes », le premier tweet de Maitre Eolas hier après midi a l’air d’une anecdote, un portrait en 140 signes d’une petite fille qui se promène dans la rue… sauf que la petite fille est en centre de rétention parce que. Parce qu’elle n’est pas née dans le bon pays, contrairement à son petit frère, parce qu’elle est là en 2012, dans une France qui oublie qu’elle est encore surnommée « pays des droits de l’homme ».

     

    Une petite fille en pleurs dans un centre de rétention, c’est insoutenable. A suivre les tweets de Maitre Eolas tout au long de ce lundi pluvieux, triste, on met un visage sur celui de cette petite fille, le manteau violet ressemble étrangement à celui de la petite voisine et ces baskets noires et violettes à celles d’Amandine, l’enfant qui sourit dans le square d’à côté avec ses deux dents en moins qui tardent à repousser. Le paysage du quotidien est composé aussi de ces visages d’enfants que l’on croise, la petite fille en rétention pourrait en faire partie.

     

    Je ne connais pas l’histoire de la petite fille en rétention, je ne la connaissais pas avant de suivre son histoire dans les tweets de Maitre Eolas. Sur le coup, j’ai envie de l’adopter, d’être sa mère le temps de la tranquillité et après de la reconduire à sa famille. Mais non, ce n’est pas possible, la loi est implacable pour ceux qui n’ont pas le pédigrée. Alors, je guette d’un œil impatient les 140 caractères qui m’annonceront la bonne nouvelle : le hashtag LPFER comme la petite fille en rétention deviendrait LPFDLS pour la petite fille dans le square. Parce que twitter c’est aussi ça ; nous donner à voir ce qui nous était invisible et pourquoi pas lever le voile de l’indifférence sur ce que nous ne savions ou ne pouvions pas voir.

     

    Monique Royer